17 juin 1944: opération Brassard, vraiment sans tache?

Jour du debarquement français sur l'ile. Toujour du blog deja cité: l'occupation allemande et la libération à travers les souvenirs de famille:
http://ekbloggethi.blogspot.com/2007/06/venticinque-aprile.html

(impossible pour moi d'en faire une traduction ou un résumé - désolé).

Le meme jour dans le souvenir d'un officier anglais:
http://www.combinedops.com/Elba%20-%20Op%20Brassard.htm

On lira dans cette rubrique la version officielle de ce débarquement allié, version où les exactions des troupes en pays conquis ont été (volontairement selon moi) occultées.
Il se fait que ce sujet était mis sous l'éteignoir ou fortement minimisé (p.ex. dans le livre de Louise Laflandre-Linden)
Un voile noir plane sur cette période et bien peu de personnes acceptent d'en parler...
C'était suffisant pour me donner l'envie... d'en savoir plus!
On a beau encenser les Alliés, il faut rester les pieds sur terre et ce qui s'est passé à l'époque n'st pas joli, joli...
J'ai recueilli certains témoignages que je vais vous livrer souvent en traduction littérale et bien entendu sans citer de noms, connus de moi seul.

"malheureusement les troupes alliées marocaines et les troupes sénégalaises se comportèrent dans cette manière dans toute l'Italie centrale, me racontait toujours ma mère à propos de ce débarquement...
Des marocains et algériens qui se comportèrent comme des bêtes, débarquèrent et commencèrent à voler et à piller toutes les maisons en se saoûlant dans les caves et en tuant ou violant tous ceux qu'ils trouvaient le long de leur passage. A l'Elbe, ils firent plus de victimes que les Allemands.
Beaucoup de choses sont tenues cachées, seulement quelques vieux habitants peuvent rappeler l'horreur du débarquement de ces troupes alliées"
M. R. 2007

En Anglais, le résumé de l'opération brassard:
http://www.bbc.co.uk/ww2peopleswar/stories/85/a2943885.shtml

Les chemins de la mémoire (?):
composition des troupes
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/affichepage.php?idLang=&idPage=2558

On en parle en minimisant...
http://www.edulyautey.org/~marocomb/articles.php?lng=fr&pg=75

Un livre en français sur le sujet:
http://www.livresdeguerre.net/forum/sujet.php?sujet=88

" Le conflit n'épargne pas Capoliveri, Porto Longone, la campagne et le centre du versant oriental, Campo...
Selon les rapports officiels, au moins 200 femmes ont été violentées et violées mais toutes n'ont pas eu le courage de dénoncer les faits.
Des atrocités ont été commises envers des jeunes gens, des personnes âgées, vols, pillages, réquisition d'animaux..."
Chronique d'un journal local parue sur:
http://www.elbaoggi.it/news-1542.htm
Voir aussi :
http://www.italiasociale.org/Libri/libri180206-1.html

" Dans le grenier de ma maison, il y a encore les signatures faites au charbon par les jeunes femmes de Porto Longone qui s'y étaient réfugiées pour échapper à la furie des Sénégalais"

R. F. Elba.

Et qu'on ne vienne pas me raconter que rien ne s'est passé!
OUI mais c'est:
La guerre
Une armée en campagne...

Je crois tout simplement qu'il s'agit d'une vengeance et à ce sujet, je recherche les écrits de feu mon ami Cesare STRINA, que je publierai bientôt.

"Les troupes de couleur fouillaient toutes les maisons de San Giovanni... ivres et vulgaires... et dès qu'un jupon se faisait voir..."
"Après les durs combats qu'ils affrontèrent, lls eurent 2 ou 3 jours "libres" où ils purent faire ce qu'ils voulaient"
Témoignage de I. Elba (10 ans à l'époque) recueilli en mai 2007.

" C'est en juin 1944 que des bataillons de choc ( NDLR: sous le haut commandement de De Lattre de Tassigny) composés essentiellement de Sénégalais et marocains, farouches et drogués sous les ordres d'officiers et sous-officiers français pour la plupart Corses, occupent l'île d'Elbe.
Ils eurent 3 jours de "carte blanche"
Les crimes sytématiques des troupes de couleur auraient été l'expression d'une sorte de vengeance -vendetta- pour les crimes analogues commis par les Italiens pendant l'occupation de la Corse de novembre 1942 à septembre 1943.
Ce qui est faux déclarait Cesare STRINA, il y eut des témoins oculaires et j'en faisais partie (NDLR: des Italiens présents en Corse) "
Témoignage de feu Cesare STRINA. 2002

Pour nos amis Italiens:
http://www.collezioni-f.it/museo/sbarco/sbarco.html

Bien sûr le monument de Marina di Campo ne va pas rappeler les horreurs de la guerre, c'est un fait!

THIS MONUMENT COMMEMORATES
THE VICTORIOUS ALLIED LANDINGS
ON 17TH JUNE 1944
ON THE ISLAND OF ELBA
THEN OCCUPIED BY THE GERMANS.

THE SUCCESS OF THIS OPERATION
GREATLY ACCELERATED
THE LIBERATION
OF ITALY AND OF FRANCE

Quelle profusion de documents et de témoignages !
Merci de les collationner et de nous en faire profiter via leur mise en ligne.

C'est un peu décousu mais je les mets au fur et à mesure que je les récolte...
Désolé si cela fait un peu désordre!

Ne vous inquiétez pas : personnellement, cela ne me gêne pas.
L'intérêt des documents et témoignages cités prime sur leur classement.
Celui-ci pourra toujours être effectué ultérieurement...

Nel frattempo nella Francia libera si studiavano i piani per un'operazione bellica in grande stile che doveva avere come teatro l'isola dell'esilio di Napoleone e risollevare l'onore ammaccato dei transalpini. Grazie anche a informatori elbani, fu predisposta l'operazione Brassard, lo sbarco francese all'Elba. Essa scattò il 17 giugno 1944, con azioni di commandos in varie parti dell'isola e un difficoltoso sbarco nella baia di Marina di Campo. Occorsero tre giorni per la completa liberazione, poiché i tedeschi si erano resi più ostici del previsto e tuttaltro che arrendevoli. Ma quella che doveva essere una festa per il ritorno della libertà si trasformò in incubo: le truppe coloniali furono lasciate franche per ventiquattr'ore di violentare e razziare l'isola. Questa è ancora una ferita aperta nella memoria elbana, acuita anche dal fatto che è palese opinione che lo sbarco all'Elba, un obiettivo strategico secondario checchè ne dicessero molti comandi militari, fosse quasi inutile nell'economia generale della campagna alleata in Italia.

A savoir: (traduction libre)

Entretemps dans la France libre on étudiait les plans pour une opération de guerre en grand style qui devait avoir comme théatre l'île de l'exil de Napoléon et réparer l'honneur blessé des Transalpins. Grâce notamment à des informateurs elbois, il fut prévue l'operation Brassard, le débarquement français all'Elba. Il se déroula le 17 juin 1944, avec des actions de commandos en diverses parties de l'île et un difficile débarquement dans la baie de Marina di Campo.
Il fallut trois jours pour la complète libération, puisque les Allemands résistèrent plus que prévu. Mais celle qui devait être une fête pour le retour de la liberté se transforma en horreur: les troupes coloniales furent laissées libres pour 24 heures de violer et piller l'île. Cela est encore une blessure ouverte dans la mémoire elboise, d'autant plus qu'il est manifeste que le débarquement à l'Elbe était un objectif stratégique secondaire selon beaucoup de commandements militaires, et était presque inutile pour l'économie générale de la campagne alliée en Italie.

Citation :

Il fallut trois jours pour la complète libération, puisque les Allemands résistèrent plus que prévu.

Peut-être est-ce une des raisons pouvant expliquer le comportement des troupes coloniales...

Une raison? Ah bon?
Pour moi c'est intolérable; je sais, je suis intransigeant sur certains domaines... Mais les exactions de ce genre me font bondir, peu importe l'endroit et la nation.  

Je vous rejoins tout à fait sur le fond.
Toute exaction est inadmissible.
Ma réflexion ne valait que pour une tentative d'explication, non d'une quelconque justification.

C'est vrai qu'on peut essayer de comprendre ces exactions de cette manière, et que c'est, je crois, le lot de toutes troupes en campagne, toutes époques confondues...

Exactement, je n'ai rien voulu dire d'autre...

J'ai hésité longtemps avant de mettre en ligne ce témoignage inédit et rare.
C'était surtout parce que je ne voulais pas remuer de tristes souvenirs, et accabler encore plus les survivant(e)s et leurs descendants.
Ce n'est pas que je craignais une quelconque représaille, même si cela ne doit pas faire plaisir à certains.
Je me suis donc enfin décidé à remplir un devoir de mémoire envers celles et ceux qui ont souffert, en laissant une trace indélébile de ce triste épisode qui s'est abattu sur une île chère à mon coeur.
Les communiqués officiels de l'opération Brassard ainsi que les livres consacrés à ce sujet ne font état que du courage des Alliés; soit, il est réel et les Alliés ont souffert.
Il n'y a jamais eu une allusion à ces dérapages; était-ce donc s'abaisser que de reconnaître ces fautes? Que de demander pardon? Il y a pourtant eu les reconnaissances tardives du Vel d'Hiv et de l'Algérie...
Alors, pour que l'Histoire se souvienne que personne n'est jamais entièrement bon ou mauvais et que les guerres amènent toujours leur lot de malheurs, pour que certains dirigeants redescendent les pieds sur terre en ne niant plus l'évidence mais aussi parce que les témoins deviennent rares comme le livre qui évoque le sujet, voici le témoignage poignant recueilli par feu notre ami Aulo GASPARRI auprès de l'inoubliable maîtresse d'école Danila PAGNINI, elle qui tint précieusement une chronique détaillée des nombreux bombardements subis par l'île d'Elbe de 1943 à 1944:

" Lundi matin (NDLR: 19 juin 1944) à 11 heures, toute résistance a cessé dans l'île et le drapeau français flotte triomphant où est installé le commandant.
La terreur des bombardements et de ses bruits ont cessé , mais il est resté le cauchemar des troupes de couleur, la marque de l'infâmie, du déshonneur, la honte de la conquête, ou mieux de la défaite. Des femmes jeunes et vieilles, des enfant innocents et purs, une jeunesse martyrisée par des fauves assoiffés de sang, ont baissé la tête, et ont dû se soumettre sans possibilité d'être défendus par des parents et des amis, ils ont été soumis à une honte infâmante.
Pourront-ils ensuite oublier ces heures terribles ? Pourront-ils aimer ces enfant illégitimes et ces mulâtres qui naîtront ?
Les descendants pourront-ils oublier ou supprimer cette histoire de notre terre, de notre pays, cette guerre infâme?
Que Dieu pardonne à ceux qui n'ont pas su ce qu'ils faisaient, et que la paix soit accordée aux malheureux et soit miséricordieuse avec eux.
Dieu, misericorde ! Ayez pitié de vos fils ! Sainte Marie, soyez bénie maintenant et toujours, amen."

Dont acte.
(In Pagine ignorate di storia dell'Elba, A. GASPARRI, Spotline, Portoferraio, s.d.)

Eh bien pour moi, et je suis peut-être très carré dans mes opinions, il était de l'honneur du commandement allié sur place dans l'île, de ne permettre en aucune façon de pareils exactions.
Ce commandement visiblement n'a pas été à la hauteur de ses responsabilités, il aurait dû dès lors en payer le prix.
Nulles excuses ne peuvent être trouvées pour des actes de cette espèce.
Un vainqueur se doit d'assurer la sécurité et l'intégrité des personnes qu'il a sous son autorité (vaincus ou civils).
Et cela est valable pour toutes nations.
Comme quoi "rien n'est jamais tout à fait blanc ni noir, d'un côté comme de l'autre"!
L'homme à toujours été un nuisible, et ce n'est pas demain que cela changera.
Voilà mon cri du coeur pour cette pénible histoire, qui furent légions durant ce triste conflit.